mercredi 20 août 2008

Chapitre 2 - Partie 4

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Chapitre 2 : Christy
Partie 4


Malgré la cinquantaine de mètres qui la séparait de sa cible, la jeune fille décocha une flèche d’une telle précision qu’elle vint transpercer le flan de l’un des trois loups alors que celui-ci venait de se ruer sur sa victime. L’animal retomba lourdement sur le corps immobile qu’il venait d’attaquer en vain. Mais cela n’avait pas arrêté les deux autres créatures qui avaient bondi en même temps que la première et qui s’évertuaient à griffer et lacérer l’armure légère qui se trouvait sous leurs pattes.

Alors que Christy se rapprochait de la scène, un nouveau trait encochée sur la corde tendue, elle vit celui qu’elle venait de toucher se relever. La distance qui les séparait avait rendu son coup bien moins précis et son attaque n’avait probablement pas atteint un point vital. La bête se dressait désormais face à elle. C’était bien la première fois qu’une de ces créatures résistait à l’un de ses assauts. Déstabilisée, elle pointa à nouveau son arc vers le loup et lâcha la corde. La pointe acérée fusa vers l’animal mais la précipitation de la jeune fille lui fit rater sa cible et la flèche vint se briser sur le pavé de la grande place. Profitant de ce moment pour riposter, le monstre se rua sur l’archère et parcouru les quelques mètres qui les séparaient en un instant. Dans un puissant grognement, la gueule se précipita en avant, les crocs découverts, prêts à se refermer sur le premier obstacle qui viendrait rencontrer sa trajectoire. Ce fut le poignet gauche de Christy, celui qui tenait la branche de l’arc, qui remplit cet office.


Un cri de douleur retentit et Serge ouvrit les yeux. A quelques centimètres de son visage brillait une flamme rouge au fond d’une orbite sombre et profonde. Une haleine chaude et humide atteignait ses pommettes protégées par le casque de bronze. Ses narines étaient quant à elles irritées par une odeur nauséabonde, une odeur de mort. Une grimace de dégoût déforma ses lèvres. La gueule fumante essayait de croquer le torse du garçon, mais le cuir qui le tapissait semblait résister et le protéger des dents ciselées et coupantes comme des couteaux. Un poids sur ses jambes révélait la présence d’un second prédateur derrière le premier, mais le troisième avait disparu.

Quel était donc ce cri ? Une voix de femme. Etait-elle en danger ? Détournant les yeux des créatures qui l’assaillaient, son regard se posa sur la lame qui reposait au sol, le long de sa jambe gauche, bien rangée au fond de son fourreau. A sa vue, une bouffée de confiance le parcourut et il se sentit prêt à agir. D’un revers du bras, il repoussa violemment la bête la plus proche qui laissa échapper un couinement en allant s’abattre sur le sol un ou deux mètres plus loin. Ramenant sa main à hauteur de sa hanche, il trouva la poignée de l’épée qui s’y trouvait. Il tira le pommeau vers lui, laissant glisser la lame sur la chappe provoquant ainsi un bruit métallique. Ce son fit redresser la tête du second loup qui s’acharnait sur sa jambière. Toujours à terre, Serge déplia son bras et abattit de toutes ses forces son arme sur la joue de l’animal qui s’effondra sous son poids. Le garçon se releva alors pour donner un second coup qui trancha en deux le corps du monstre. Sans un bruit, il se volatilisa pour disparaître totalement et laisser place à un nuage coloré qui s’éleva dans le ciel. Serge le suivit des yeux et le vit s’arrêter à quelques mètres du sol, restant en suspension dans l’air. Abandonnant cet étrange spectacle, il rabaissa la tête pour chercher la personne qui avait pu pousser le cri qui l’avait sorti de sa torpeur. Il ne mit pas bien longtemps pour la découvrir.

Face à lui, une jeune fille se débattait, essayant de repousser une de ces horreurs. A ses pieds reposait un long arc argenté qu’elle avait dû laisser tomber dans la bataille. A l’extrémité de sa main gantée, son poignet saignait abondamment et elle tentait désespérément de se protéger avec son deuxième bras valide. Sans même réfléchir plus longtemps, Serge se précipita vers elle pour lui venir en aide. Les semelles de ses chaussures claquant sur les pavés, il fila comme le vent, son corps penché en avant, la lame de son épée rabattue en arrière et la garde reposant contre son ventre. Profitant de toute l’allonge dont il disposait, il balaya l’espace devant lui du tranchant de son arme qui traversa le corps de la bête. Celle-ci disparut subitement pour laisser place au même phénomène qui s’était produit précédemment. Le flot coloré s’envola et rejoignit le premier qui surplombait toujours les lieux et les deux se mélangèrent dans un tourbillon. Mais ceci n’attira pas l’attention du garçon qui stoppa net sa course et s’arrêta à côté de la fille qu’il venait de secourir.

- Ca va, vous allez bien ?

Alors qu’il prononçait ses mots, Serge eut un mouvement de recul. Ça ne pouvait pas être elle ? Devant lui se trouvait la fille qu’il avait aperçu peu de temps avant dans la grotte. Elle était vêtue bien différemment, mais il n’y avait aucun doute, c’était bien son visage qu’il avait face à lui.

- Bien sûr que je vais bien, je n’avais pas besoin de toi, franchement, pour qui tu te prends, pour le sauveur de ces dames ! Sans moi, tu n’aurais pas fait long feu, crois-moi ! Oh, et puis qu’est-ce qu’il t’arrive, on dirait que tu as vu un fantôme. Allez, reprend-toi !

Complètement déstabilisé, Serge ne savait que répondre. L’avait-elle reconnu ? Avec son nouvel uniforme et les mots qui sortaient de sa bouche comme un fleuve sans fin, elle ne donnait plus du tout la même impression de douceur qui lui avait sauté aux yeux lorsqu’elle lui était apparu dans la caverne. Il cherchait encore une réponse lorsqu’elle se précipita au sol pour récupérer son arc. En une fractance, elle glissa une flèche entre ses doigts, tendit la corde et décocha un trait qui passa à quelques centimètres du garçon. Il ne vit pas directement sa destination finale, mais un jappement dans son dos lui fit comprendre qu’elle venait d’achever le dernier loup qui restait. Il se retourna juste à temps pour voir une troisième volute identique aux précédentes rejoindre les premières et se mêler à elles.

- Tu vois, je viens encore de te sauver la vie, à qui faut-il dire merci ? lâcha la jeune fille d’un ton narquois.

Mais Serge ne l’écoutait pas et son regard était tourné vers le ciel. La masse colorée qui s’était formée au dessus de leur tête s’agitait et se rapprochait d’eux. Puis, deux filaments s’extirpèrent du nuage pour se diriger, l’un vers l’archère, l’autre vers le garçon. Ces serpents de lumières ressemblaient en tout point à ce qu’il avait pu voir dans la grotte. Serge se tourna vers la fille qui semblait calme et sereine, comme si elle attendait sans aucune crainte que ce flux la rejoigne. Reportant son attention sur le flot qui descendait vers lui, il suivit l’exemple qui lui était donné et laissa cette étrange substance pénétrer en lui.


Le premier contact fut agréable, toujours aussi revigorant.

Le second effet ne se fit pas attendre. En un instant, une douleur atroce lui déchira l’abdomen et un cri strident résonna dans sa tête. Poussant un hurlement à s’en arracher les tympans, Serge se laissa tomber à genoux avant de perdre connaissance.

2 commentaires:

  1. Un chapitre un poil plus lourd que les précédents, notamment à cause des tournures comme : "Ce fut le poignet gauche de Christy, celui qui tenait la branche de l’arc, qui remplit cet office."
    Les descriptions ne me paraissent pas assez structurées ou pensées à l'avance.
    A part ça, on est content de voir de l'action, c'est certain !

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  2. "- Bien sûr que je vais bien, je n’avais pas besoin de toi, franchement, pour qui tu te prends, pour le sauveur de ces dames ! Sans moi, tu n’aurais pas fait long feu, crois-moi ! Oh, et puis qu’est-ce qu’il t’arrive, on dirait que tu as vu un fantôme. Allez, reprend-toi !"

    Mdr! ça ma beaucoup fait rire!!!

    Heureusement que les femmes sont là pour sauver la mise / la vie des hommes, n'est-ce pas? ;-)

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