dimanche 19 octobre 2008

Chapitre 3 - Partie 5

---------------
Chapitre 3 : Le départ
Partie 5


- Que voulez-vous dire par là ? demanda Serge avec intérêt. Je n’en ai jamais entendu parler.

Malgré les nouvelles interrogations que suscitait cette révélation, le garçon n’était pas vraiment étonné par ce qu’Elian venait de lui révéler. Après tout ce qu’elle leur avait déjà dit, il était prêt à tout entendre.

- Et bien dans mon monde, Lucrécia fait partie du Grand Conseil. Tout le monde la connaît.
En voyant l’air sceptique des deux jeunes gens, Elian comprit qu’elle n’était pas au bout de ses peines pour leur apprendre tout ce qu’elle savait.
- C’est vrai que s’il n’existe que des Humes dans ce monde, il ne peut pas y avoir de Grand Conseil. En réalité, c’est une assemblée constituée d’un membre de chaque race existante. Ils se réunissent régulièrement pour discuter de différents problèmes afin de les résoudre.
- D’accord, fit Serge, c’est un peu comme notre gouvernement alors. Enfin, ils y font la même chose apparemment.
- Oui, ajouta Christy d’une voix amusée. Enfin le tien Serge, il se tourne pas mal les pouces ! Vous avez vachement moins de soucis que par chez moi, en Oriares. Y’a qu’à voir Altéa, c’est un paradis comparé à Arates. En même temps, comme il ne se passe jamais rien de grave ici, ton gouvernement est vachement moins réactif. J’sais pas ce qu’il ferait si…
- Si tu le dis… coupa Serge. On peut se concentrer sur le vrai problème ? Merci.

Interloquée, la jeune fille ne sut comment réagir et ne trouva aucun mot pour rétorquer. Le jeune homme devenait de plus en plus désagréable avec elle. Il s’en voulait un peu et regrettait d’avoir réagi ainsi, mais il ne supportait plus ses dérives verbales qui l’empêchaient de réfléchir. Il avait tout de même conscience de ne pas avoir été très correct avec elle et il se promit de faire des efforts par la suite. Cependant, il s’excuserait plus tard car il ne voulait pas remettre en cause son comportement vis-à-vis d’elle pour le moment.

- Donc, fit-il en s’adressant exclusivement à Elian, si j’ai bien compris, Lucrécia représente les Humes dans ce Grand Conseil.
Elian hocha de la tête pour approuver. Elle esquissa un regard vers Christy qui semblait toujours très déstabilisée par la réaction du garçon. L’atmosphère était devenue pesante et la Viera aurait voulu rassurer la jeune fille qui ne savait plus où se mettre. Après quelques instants de réflexions, Serge reprit la parole.
- Il y a un truc qui me gêne dans tout ça. Nos deux mondes, s’il s’agit bien de deux mondes, sont si proches et si différents à la fois. Et puis je ne comprends toujours pas pourquoi cette femme prétend être notre mère. Et cette histoire de mille centycles. Qui pourrait bien vivre si longtemps ?
- Oui, cela n’a aucun sens. La même personne vivant dans deux mondes différents et à des moments différents. Je n’ai jamais entendu parler de ça. Remarque, peut-être que nous nous trompons complètement et qu’il ne s’agit pas du tout de la même personne.

Cette remarque provoqua un nouveau silence tant elle était pertinente. Ils avaient commencé à s’imaginer des tas de scénarios sur des bases totalement incertaines. Mieux valait laisser ces questions pour plus tard et se concentrer sur ce qu’ils savaient réellement. C’était tout du moins l’approche que souhaitait désormais adopter Serge. En essayant de rassembler tout ce qui avait été dit jusqu’à présent dans son esprit, il remarqua une coïncidence à laquelle il n’avait pas prêté attention jusqu’à présent. Il s’était tellement focalisé sur toutes les informations surprenantes qu’il avait apprises que ce point commun était passé inaperçu.

- Dans ce cas, ce n’est pas la peine de débattre plus longtemps là-dessus, conclut Serge. Par contre, j’ai noté quelque chose d’intéressant. Ton monde, tu l’as bien appelé Ivalice, n’est-ce pas Elian ?
- Oui, c’est bien ça.
- Et bien c’est également le nom que nous donnons à notre planète. J’ai du mal à croire que ce soit une simple coïncidence.
- C’est vrai ? Pourtant, je n’ai jamais entendu parler d’Altéa, ni des autres noms que vous avez cités.
Christy s’était renfermée sur elle-même depuis que Serge l’avait remise à sa place, mais elle n’avait pas cessé de suivre la conversation pour autant. Hésitante et sur un ton d’excuse, elle osa faire une proposition.
- Euh… Serge ?
- Oui ?
- Est-ce que tu aurais une carte du monde chez toi ?
- Oui, bien sûr. Pourqu… mais oui, t’as raison, c’est une super idée ! Je reviens !

Serge s’éclipsa en courant dans une pièce située derrière l’escalier. Elian se tourna vers la jeune fille.
- Ca va ?
- Heu, oui, pourquoi ?
- Serge a été un peu sec avec toi.
- Ah, oui… c’est pas grave. Il a raison, fit-elle avec un sourire forcé.
- Comment ça ?
- Je l’ai !
Serge était de retour dans le salon avec un gros livre qu’il portait à bout de bras, tendu au dessus de sa tête. Sur l’épaisse couverture bleue était inscrit "Encyclopédie Universelle" et une image représentait la planète sous la forme d’une gigantesque sphère. Il déposa le manuel sur la table basse et l’ouvrit directement à la fin. Sur la double page était dessiné un planisphère d’Ivalice. On y reconnaissait aisément les quatre continents principaux. A l’ouest on trouvait le plus imposant de tous, Octares, qui parcourait la carte du nord au sud. C’est sur ce continent que l’on trouvait Altéa. Les trois autres terres émergées portaient les noms d’Ontares, d’Oriares et de Faltares. Au milieu de ces quatre continents reposait l’océan Midares.

- Voilà à quoi ressemble notre planète, Elian, annonça le jeune homme.
- Tu as raison, c’est exactement les mêmes terres que dans mon Ivalice.
Les yeux de la Viera parcouraient la carte dans tous les sens. Elle découvrait enfin quelque chose qui lui était familier. Mais les noms des régions du monde qui y étaient inscrits ne ressemblaient en rien à ceux qu’elle connaissait. De plus, l’échelle était bien trop petite pour que les villes y soient représentées.
- Où est-ce qu’on se trouve, là ? demanda-t-elle.

Enchantée de voir que son idée faisait l'unanimité, Christy reprit un peu confiance en elle et désigna Altéa sur la carte.
- C’est ici, juste en dessous des montagnes.
- Quoi ! Mais ce n’est pas possible ! C’est chez moi ! Rabanastre ! C’est pile à l’endroit que tu me montres.
- Tu veux dire qu’Altéa et Rabanastre sont une seule et même ville ?
- Je ne sais pas. Je n’ai vraiment rien reconnu quand j’étais dans les rues de votre ville l’autre nuance. Je n’ai pas eu l’occasion de m’y attarder longtemps, mais j’aurais quand même dû reconnaître quelque chose !
- C’est bizarre, commenta Serge. Mais on n’est plus à une bizarrerie près. Dis-moi, tu peux nous donner d’autres noms de villes qui existent dans ton monde ?
- Oui, bien sûr ! Il y a les capitales des trois autres continents, Esthar, Archadès et Lindblum.
- Ca ne me dit rien. Et toi Christy ?
- Non, rien du tout. Il y a d’autres villes importantes ?
- Oui, Alexandrie, Tréno, et au sud d’ici, il y a Rosaria.
- Rosaria ? répéta Serge. Ca me dit quelque chose.
- Oui, continua l’étudiante en géographie, j’ai déjà entendu ce nom. Mais où ça ?
- Il faut absolument s’en rappeler ! C’est peut-être important !

Les deux jeunes gens se turent un instant pour réfléchir. Pendant ce temps, Elian continuait de dévorer le planisphère.
- Ca y est, s’écria Christy, je sais !
- C’est vrai ? firent les deux autres en cœur.
- Oui, c’est Lucrécia qui nous a parlé de Rosaria. C’est juste après que ce cri ait retenti dans la caverne. Je n’avais rien compris à ce qu’elle racontait et je n’avais pas fait très attention, mais je me souviens maintenant de sa dernière phrase ! Elle nous demandait de nous rendre à Rosaria dans cinq fluances. Elle a aussi dit qu’on la reverrait là-bas.
- Oui, je me souviens maintenant ! Je ne m’en rappelais pas, mais maintenant que tu le dis. Bien joué Christy !

Il se tourna vers elle et lui fit un sourire comme il ne lui en avait encore jamais fait. La jeune fille était ravie et se sentait un peu mieux. Dans son élan de gaîté, elle voulut lui répondre à sa façon.
- Ah, tu vois, tu ne peux vraiment… commença-t-elle avant de ravaler ses mots.
- Quoi ? lui demanda le garçon.
- Euh non, rien, c’est pas important.
Serge comprit qu’elle s’était retenue pour ne pas le vexer et n’insista pas. Il était content qu’elle ait retrouvé son entrain et ne voulait pas la mettre à nouveau mal à l’aise. Il s’adressa alors à Elian.
- Et alors, où ça se trouve Rosaria ?

La Viera semblait elle aussi heureuse qu’ils se soient réconciliés si rapidement et se laissa gagner par la bonne humeur ambiante.
- C’est juste ici, de l’autre côté de la forêt, au bord du lac de Macalania.
- Je vois, comprit Christy, ça à l’air de correspondre à l’emplacement d’Ozarie. Et ben dis donc, ça fait du bien de comprendre un peu ce qui se passe ! Pas vrai Serge ?

Mais Serge ne l’écoutait plus. Il observait Elian qui venait de se figer, les yeux fermés et le visage sans expression. Ses narines se retroussaient et s’agitaient comme si elle était en train de renifler l’air. Une grimace se dessina sur ses lèvres et elle rouvrit les paupières.
- Quelque chose approche ! Quelque chose de mauvais. Son odeur est nauséabonde. Elle se rapproche fortement de celle qui émane de toi Serge, mais en beaucoup plus fort.
A peine eut-elle le temps de finir sa phrase que quelqu’un frappa à la porte.
- Vite, va te cacher dans le bureau Elian, juste derrière l’escalier. Si quelqu’un te voit ici, on ne sait pas comment ça va finir ! Il y a une armoire, tu devrais pouvoir te glisser dedans.
- Et toi ?
- Je vais aller voir qui c’est. Christy, tu peux rester là si tu veux.
- Ok, fit la jeune fille.

La Viera courut rejoindre la cachette que lui avait indiquée le jeune homme tandis que celui-ci s’approcha de la porte d’entrée. Il regarda par l’œilleton et fut surpris par ce qu’il y vit. Après un court moment d’hésitation, il ouvrit la porte pour accueillir le nouveau venu.
- Bonjour M. Diguel.

1 commentaire:

  1. Bon, pas grand-chose à commenter a priori, si ce ne sont les rapports en dents de scie entre Serge et Christy (non, décidément, je n'aime pas ces prénoms, ils ne cadrent pas du tout avec le reste de l'univers, ni avec les FF, ni avec rien en fait).

    On rejoint les canons de la littérature russe avec des personnages qui sont tantôt joyeux et tantôt désespérés, voire au bord du suicide collectif. Le tout en un clin d'oeil. Je n'arrive pas bien à saisir pourquoi Serj (là déjà c'est plus classe) a des scrupules à faire taire la logorrhéenne. Ah oui, si, ça doit avoir un rapport avec son charisme de légumineuse. Bref, au lieu de profiter de la chance avec Kristy qui se tait (enfin) et un ascendant moral certain sur la femme-lapin qui aurait pu le considérer comme un leader, il fait une crise de scrupules et ne cherche pas à asseoir définitivement sa position. Bref, comme on dit chez moi, « tant pis pour sa gueule, il ne viendra pas se plaindre après ». Je continue à attendre un personnage avec un peu de prestance, mais pas du genre Auron ou Riku, parce que dans leur cas je n’appelle pas ça de la prestance mais du losership assumé.

    UN VRAI HEROS, QUOI ! Un héros qu’a d’la gueule, quoi !

    Allez, merde, de la baston, des poursuites de bagnoles et des armes à feu !

    Remarque sur l’univers : ils n’ont aucun système de communication avancé à Altéa ? Ils sont obligés d’aller chercher un bouquin pour choper une carte du monde ? Oh les ringards, hé !

    Au moins on a un méchant en approche : Mister Diguel !

    RépondreSupprimer