mardi 7 octobre 2008

Chapitre 3 - Partie 3

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Chapitre 3 : Le départ
Partie 3


Laissant Christy en compagnie de leur nouvelle connaissance, Serge se précipita dans les escaliers pour rejoindre sa chambre. Au passage, il s’arrêta devant celle de son frère dont il avait laissé la porte ouverte. Xavier était toujours là, allongé dans la même posture, le teint livide. Il ne pouvait toujours rien faire pour lui et cela le désolait. Mais tous les derniers évènements qui venaient chambouler sa vie avaient pris le dessus sur la tristesse qu’il avait accumulée depuis tout ce temps. Une excitation inhabituelle s’était emparée de lui et il ne resta pas plus de trois fractances à observer le corps immobile. Il était trop pressé de rejoindre Elian pour en apprendre plus.

Une fois dans sa chambre, il se changea rapidement tout en prenant soin d’enfiler des vêtements qu’il considérait comme étant suffisamment présentables. Il n’avait aucune envie de subir encore une fois les sarcasmes de Christy. Avant de redescendre, il fit d’ailleurs un détour jusqu’à la glace de la salle de bain, chose qu’il ne faisait jamais en temps normal. Un jeans foncé, une chemisette marron et des chaussettes sombres. Sa pierrelle, suspendue au bout d’une petite chainette dorée, pendait autour de son cou en émettant une douce lueur rouge-matinale. Il ne voyait rien à redire à son look et passa furtivement les mains dans ses cheveux pour les remettre en place. Après avoir plaqué un dernier épi, il rejoignit ses invités qui l’attendaient en bas.

La jeune fille et la femme aux longues oreilles étaient en pleine conversation. En entendant ses pas dans l’escalier, elles se tournèrent vers lui pour le voir arriver.
- Viens écouter ça Serge, c’est fou tout ce que me raconte Elian. Dis donc, t’en as mis du temps à te changer, t’es passé chez l’esthéticienne ou quoi ? Enfin bon, t’as l’air moins endormi maintenant. En tout cas, j’ai appris plein de trucs bizarres. Il parait qu’il existe plein de races différentes, enfin, je veux dire, pas comme les chiens ou les chats, mais des êtres proches des humains mais qui n’en sont pas vraiment. Il parait que les gens comme nous sont des Humes et qu’Elian fait partie des Vieras. Et puis il y a les Vangas qui ressemblent à de grands lézards à taille humaine et qui marchent debout ! Et il y en a plein d’autres comme ça ! Mais je ne comprends pas, j’ai jamais vu de trucs pareils ! Enfin, de gens je veux dire… s’excusa Christy en se tournant vers l’autre femme.
- Tu veux bien la laisser parler ? put finalement placer Serge alors que Christy semblait terriblement gênée d’avoir traitée Elian de "truc".
Le jeune homme s’était arrêté sur les dernières marches de l’escalier pour écouter son acolyte débiter son nouveau flot de paroles. Celle-ci s’étant enfin tue, il se rapprocha des deux femmes.
- Vous voulez boire quelque chose ? demanda Serge en se tournant vers la Viera.
- Oui, avec plaisir, lui répondit-elle.

Il se dirigea vers la cuisine, prit trois verres dans le placard et sortit une grande bouteille de jus d’orange du décondenseur. Cet appareil pouvait réduire la concentration du flux circulant à l’intérieur des compartiments pour conserver les aliments froids. Il plaça tout ceci sur un plateau qu’il transporta jusque dans le salon. Après avoir invité ses hôtes à s’asseoir dans le canapé, il posa les verres sur la table basse et les remplit abondamment du liquide rafraîchissant. Une fois que chacun eut son verre à la main, il s’assit face à elles dans un petit fauteuil de velours. Il fut alors le premier à reprendre la parole.
- J’avoue que je ne comprends toujours pas trop ce qu’il se passe. Comment êtes-vous arrivée ici ?
- Je n’en sais rien… la dernière chose dont je me rappelle avant de me retrouver dans cette rue, c’est d’être chez moi, à Rabanastre. J’ai entendu une grande déflagration et j’ai senti le myste se condenser comme jamais. Et puis d’un coup, je me suis retrouvée ici et très vite, tous ces Humes m’ont encerclée sans que j’ai le temps de comprendre ce qui venait de m’arriver.
- Le myste ? Qu’est-ce que c’est ? questionna Serge.
- C’est un flot d’énergie qui circule dans la terre, dans l’air et dans nos corps. C’est lui qui nous donne la vie. Et c’est aussi lui qui est à l’origine de la magie, comme le sort de soin que j’ai lancé il y a quelques nuances pour me soigner. Ton Premier soin aussi utilise la force du myste.
- J’ai l’impression que cela ressemble beaucoup à notre flux. C’est peut-être ça. Sauf que je n’avais encore jamais vu de magie avant.
- J’ai cru comprendre en voyant vos têtes quand j’ai lancé le sort. Normalement, cette magie blanche n’a rien d’extraordinaire. Mais quelque chose m’inquiète. Je ne sens que très peu de myste par ici. Et j’ai aussi l’impression qu’une énergie maligne rôde dans les parages. Nous, les Vieras, ressentons très précisément les mouvements du myste et les sentiments dont il est chargé. Et il se fait très rare dans cette ville. Je me demande d’ailleurs si ce n’est pas pour ça qu’il n’y a pas plus de Mystiliens.
- Des Mystiliens ?
- Des êtres du myste. Ce sont tous ceux qui sont créés par le myste et qui vivent grâce à lui. J’en fais partie. Pour ce qui est des Humes comme vous, ce sont des êtres intelligents qui ne dépendent pas du myste mais du mako.
- Le mako… ce doit être lui, notre flux, conclut Serge.

Un court silence s’instaura puis Elian reprit la parole.
- Dites-moi, avez-vous déjà entendu parler de Jénova ?
- Jénova ? fit Christy, non jamais, pourquoi ? Qu’est-ce que c’est ?
- Serge ? Qu’y a-t-il ? demanda la Viera.
En effet, le garçon était plongé dans ses pensées, comme cela lui arrivait souvent. Jénova. Il avait déjà entendu ce nom. Lorsque la voix l’avait prononcé pour la première fois, il pensait encore qu’il était en plein rêve. Mais maintenant, il savait qu’il n’en était rien. Ce mot était bien réel.
- Oui, j’en déjà entendu ce nom. Mais je n’ai aucune idée de qui c’est.
- Si vous ne savez pas ce qu’est Jénova, c’est qu’il se passe vraiment quelque chose que je ne comprends pas. J’ai l’impression que tout ce qui existait dans mon monde a disparu. Comment est-ce possible, comme ça, en une fractance ?
- Elian, dites-nous qui est Jénova. Peut-être est-ce comme pour le flux, nous n’utilisons juste pas les mêmes mots.
- D’accord. Jénova est une entité qui est apparue il y a un demi centycle et qui dévaste tout sur son passage. En réalité, personne ne sait vraiment ce qu’elle est. Tout ce que je sais, c’est qu’elle peut prendre toutes les formes qu’elle souhaite et que sa taille est inimaginable. J’ai déjà eu l’occasion de la voir de mes propres yeux, mais je serai incapable de la décrire. Tout ce que je peux vous dire, c’est qu’elle dégage une odeur de myste phénoménale et qu’elle sent le mal sous toutes ses formes. Depuis son arrivée, Ivalice est plongé dans le chaos et personne ne sait comment l’arrêter.
- Je n’ai jamais rien entendu de tel, affirma Serge. Et toi Christy ?
- Non, moi non plus, fit-elle dubitative.
- Si une telle chose existait dans votre monde, vous le sauriez.
- Dans notre monde ? s’étonna Serge. Vous pensez que nous sommes de deux mondes différents ?
- Je ne sais pas, c’est la seule explication que j’ai pour le moment. Mais je n’ai aucune idée de la façon dont je me suis retrouvée ici. Ce qui est sûr, c’est qu’il y a énormément de différences entre l’endroit d’où je viens et ici. Que ce soit en ce qui concerne l’absence de Jénova, mais aussi la faible quantité de myste que je ressens dans l’air.
Elian prit quelques instants pour réfléchir et finit d’une seule traite le jus d’orange qui restait au fond de son verre. Les deux autres avaient déjà fini le leur et Serge commença à rassembler la vaisselle sur le plateau. C’est à ce moment qu’il frôla le bras de la Viera.

Une douleur atroce et maintenant familière lui traversa la poitrine. Un cri. Mais cette fois-ci, il ne retentit pas dans sa tête. Ce fut la voix d’Elian qui résonna dans la pièce. Le garçon vacilla. Le plateau glissa de ses mains et les verres vinrent se briser sur le carrelage. Titubant en arrière, il se laissa tomber et se retrouva assis au milieu du salon. La douleur se calma.

Se relevant brutalement du canapé, la femme recula pour s’éloigner de Serge tout en lui faisant face. Entre les deux, Christy était restée assise et cachait sa bouche derrière ses mains pour réprimer un cri de frayeur. La Viera était en pleine crise de panique.
- Ce n’est pas possible ! Qu’est-ce que tu es ? Sur le myste, je n’ai jamais ressenti une sensation aussi violente !
Au sol, Serge n’avait déjà plus mal. S’habituait-il à cette horrible sensation qui le parcourait ? Qu’est-ce qui pouvait bien l’avoir déclenchée cette fois-ci ? Le contact avec le bras de cette étrange femme venue de nulle part ? Pourquoi ? Tant de questions se chamboulaient dans sa tête qu’il lui était impossible de s’arrêter sur l’une d’elles pour y réfléchir correctement. Et Elian semblait tout aussi déstabilisée que lui, peut-être même plus.
- Qu’y a-t-il ? osa demander Serge. Que s’est-il passé ?
- Cette sensation, cette haine… je n’ai jamais ressenti ça avant. Si ce n’est… non, ce n’est pas possible !
- Quoi ?
- J’ai déjà senti quelque chose d’approchant, bien que la source était plus éloignée de moi.
- Et qu’est-ce que c’était ?
- Jénova…

2 commentaires:

  1. Le plus dur dans l'histoire, c'est d'attendre la suite...
    Vraiment, l'histoire est prenante, et on se retrouve à la fin de chaque chapitre, la langue pendante, l'estomac noué et l'esprit en ébullition.
    Vivement la suite !

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  2. Chaud à commenter, tu ne fais pas beaucoup de fautes et tu as un [censuré] de style clair.

    Il y a un certain retournement de situation au niveau de la psychologie des personnages. L'hystérie de Christy qui, précédemment, lui a valu son moment de gloire lorsqu'il y avait de l'action, devient maintenant une logorrhée désagréable à laquelle Serge met fin brutalement. A contrario, le garçon qui n'était pas à l'aise pour agir se retrouve en position de force pour réfléchir. Très honnêtement, je trouve que les personnages vont à contre-courant des archétypes de Final Fantasy et de la fantasy en général. Je ne porte aucun jugement, c'est un pur constat. Un garçon qui se conduit selon des codes féminin (encore une fois je parle des codes classiques littéraires) et une fille aux penchants masculins. Ce genre de personnages apparait généralement pour jouer les seconds couteaux alors que ce sont ici les personnages principaux ! L'intérêt de cette fic réside selon moi beaucoup dans cette ambiguïté qui, soyons franc, peut trouver sa racine dans des personnes réelles que notre auteur aurait côtoyées.

    On voit donc un Serge qui prend le temps de se changer pour être "plus présentable", c'est-à-dire (inconsciemment peut-être) pour se sentir mieux au milieu de cet attroupement de femmes (pour certaines personnes, deux ça fait déjà trop tandis que d'autres sont parfaitement capables de dormir avec mais là je m'égare).
    Sans rire, que ceux qui voient déjà Serge et Christy ensemble lèvent la main. OK. Merci.

    Remarque amusante : quand Serge propose "à boire", il amène du jus d'orange sans se poser de questions. Après de telles émotions, un coup de schnaps n'aurait peut-être pas été de refus. Bon OK c'est un étudiant mais dans ce cas-là il pourrait au moins se fendre de trois bières, non ? Sans déconner, là ça me rappelle l'une des raisons pour lesquelles je ne reçois pas de filles chez moi : que de l'eau dans le frigo ! (Je vous remercierai d'éviter de souligner que l'autre principale raison est qu'elles ne veulent pas venir sous des prétextes bidons).

    Petites réminiscences de FFVII avec la Mako, un brin de rivière de la vie peut-être et aussi Jénova même si je sais que ça n'a rien à voir. A ce sujet, on notera qu'Elian a été témoin de Jénova.

    Pour ce qui est de l'histoire, je laisse filer jusqu'aux premières vraies révélations même si on comprend déjà que ce qui possédait Hynn lors de son entrevue avec sa mère est sûrement la même chose qui fait peur à Elian.

    Let's ROCK !

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