mardi 29 juillet 2008

Chapitre 1 - Partie 1

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FINAL FANTASY - RENAISSANCE


Chapitre 1 : La femme au Cristal
Partie 1


La cloche venait de sonner et les élèves sortaient de l’amphithéâtre dans un brouhaha sonore. Le cours de flux était terminé et alors que la salle se vidait à une vitesse prodigieuse - qui n’étonnait plus le professeur depuis longtemps -, un jeune garçon était encore là, avachi, la tête posée contre la table. De l’endroit où se trouvait l’enseignant, on ne voyait de lui que ses cheveux châtains ébouriffés. L’homme le regarda quelques secondes, l’air amusé, avant d’annoncer :
- Le cours est terminé Serge, tu peux te réveiller.
Le garçon eut un léger sursaut et releva la tête lentement. Il semblait ne plus savoir où il se trouvait. Son visage fin était barré d’une longue trace rouge dessinée par la reliure du cahier sur lequel il s’était assoupi. Il cligna des yeux plusieurs fois avant de se rappeler où il était.
- Oh, pardon monsieur Diguel, je suis désolé !
- Mon cours est-il si ennuyeux que ça, l’interrogea le professeur alors qu’un léger sourire se laissait deviner sur son visage.
- Oh non, pas du tout ! C’est juste que… Il y a longtemps que je n’ai pas vraiment dormi.
- Toujours à cause de ton frère ? Il ne se rétablit toujours pas ?
- Non…
En prononçant ces mots, Serge avait penché la tête pour éviter le regard de son interlocuteur. Celui-ci le regardait et respectait le long silence qui s’était installé. Le sourire qu’il arborait quelques instants auparavant avait disparu et la compassion se lisait nettement dans ses yeux noisette. Puis il détourna le regard du jeune homme et rangea ses notes de cours dans sa sacoche noire. Il était en train de serrer la boucle qui servait à fermer son sac quand le garçon reprit la parole.
- Il n’a pas parlé depuis plus de 3 cycles...
M. Diguel le regardait à nouveau, laissant le choix à son élève de continuer à se confier seulement s’il le souhaitait. Visiblement, Serge avait besoin de parler, mais il était inutile de l’y forcer.
- Aucun médecin n’est capable de nous dire ce qu’il a. Ils n’ont jamais vu ça... Il souffre et personne ne peut l’aider.
Le garçon avait redressé la tête et cherchait du soutien dans le regard de son professeur. Une boule avait commencé à se former dans sa gorge et ses yeux brillaient derrière les larmes qui lui brouillaient la vue. Il ferma alors ses paupières et une goutte coula lentement sur sa joue. Quand il rouvrit les yeux, M. Diguel n’avait pas bougé.
- Il faut que tu te reposes Serge, la fatigue s’accumule. Tu ne peux pas continuer comme ça. Je sais bien que ton frère compte beaucoup pour toi et je comprends que tu veuilles rester auprès de lui, mais tu dois dormir.
- MAIS J’EN SUIS INCAPABLE !
Le garçon avait dit ça avec une telle violence que l’homme eu un léger mouvement de recul. Toute la souffrance qu’il avait gardée en lui venait d’exploser.
- A chaque fois que j’essaie de m’endormir, je vois son visage crispé par la douleur. Je n’arrive pas à me séparer de cette image qui me hante. Alors je reste près de lui. Je préfère autant le voir de mes yeux que de laisser mon esprit fabriquer toutes ces images où je le vois mourir. Il n’y a qu’ici, loin de chez moi, loin de lui, que je réussis à le faire sortir de ma tête suffisamment longtemps pour pouvoir m’endormir.
Il avait dit tout cela d’un seul trait, comme si les mots sortaient tous seuls de sa bouche, comme s’il se les était déjà répété des centaines de fois auparavant.
Sans dire un mot, le professeur s’était rapproché du jeune homme et avait passé son bras derrière ses épaules. Plus un seul mot ne fut prononcé. Serge rangea ses affaires dans son sac et suivit l’homme dans les couloirs vides de l’université. Dehors, le ciel était violet, ce qui annonçait la fin du cycle en cours. Au pied du grand bâtiment, les deux hommes se séparèrent. Alors que Serge prenait le chemin qui le ramenait chez lui, son professeur s’arrêta et se retourna pour voir l’étudiant s’éloigner, la tête basse, le regard perdu au milieu des pavés qui recouvraient la route. A l’instant précis où le garçon tourna à l’angle d’une rue, M. Diguel disparut.

5 commentaires:

  1. Prometteur tout ça !

    Bonne chance pour la suite et désolé pour mon mail !

    Vive le ctrl+F si tu dois changer les noms ;)

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  2. Trop bien Tatin ! Tu as vraiment une bonne idée de te mettre à l'écriture de roman (c'est aussi ce que je voudrais faire depuis longtemps).
    Continue comme ça, le début à l'air très alléchant.

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  3. Parce que j'ai eu l'impression de voir cet Amphi Pasteur avec un de nos profs en bas...parec que je me suis reconnue...parce que le début est prometteur...

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  4. Tu gères trop Tatin !!! Nan vraiment j'en ai lu plein des romans fantastiques et ta première partie n'a rien à leur envier. Tu es peut-être romancier dans l'âme ^^.

    Pense à te reconvertir lol

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  5. j'ai lu la première ligne et ça m'a poussé à continuer bien que je t'ai dit que je ne le ferais que cette après midi, ça m'a replongé dans l'amphi pasteur moi aussi :) et ça m'a plu, j'ai envie de lire la suite ...donc à tout à l'heure sur l'autre partie !

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