mercredi 25 mars 2009

Chapitre 5 - Partie 4

Chapitre 5 : Kwoaaa !!!
Partie 4

Il grimpait les marches taillées dans la roche brute une à une, l’esprit égaré, cherchant une solution qui pourrait les sortir de cette situation. Il aurait pu aisément se téléporter au sommet de la tour pour effectuer sa tâche, mais il aimait prendre son temps quand il le pouvait. Il devait si souvent partir en mission à l’autre bout d’Ivalice qu’il en oubliait les choses simples de la vie. Et puis les moments où il pouvait réfléchir sérieusement à la situation étaient plutôt rares.

Les escaliers en colimaçon s’élevaient à plus de trois cents mètres au dessus du sol et les murs de grés témoignaient de l’ancienneté du monument. Mais cela rendait le bâtiment vraiment authentique et unique, rien à voir avec la multitude de structures modernes qui abondaient désormais dans tout Rabanastre. A son goût, ces édifices d’acier et de verre, semblables à de gigantesques cristaux, manquaient de personnalité malgré leur indéniable beauté. Mais il fallait bien avouer que les technologies mystiques simplifiaient largement la vie des Ivaliens. Tout du moins, ceux qui n’avaient pas passé leur existence à s’entraîner à contrôler le myste comme lui l’avait fait. Heureusement, le Grand Conseil avait décrété que le rempart extérieur ainsi que les quatre tours de guet devaient être conservés au nom de la préservation du patrimoine historique. D’après les registres officiels, ces fortifications avaient été érigées par les Espers en 37 254 après la Création, lors de la première guerre de race contre les Varunas. Un véritable chef-d’œuvre du passé qui avait résisté aux milliers de centycles qui s’étaient écoulés depuis ce temps révolu.

Ces vestiges étaient si vieux comparés à ses trente-quatre centycles. Pourtant, il avait l’impression d’avoir vécu tellement de choses depuis sa naissance. Trente-quatre centycles. Quiconque le rencontrerait sans le connaître ne lui donnerait que vingt-cinq centycles, vingt-huit tout au plus. Cette apparente jeunesse était sans doute due à tout ce temps consacré à l’entrainement qui fortifiait son corps. Et aussi, même s’il l’acceptait plus difficilement, grâce aux privilèges accordés aux personnes de son rang. Les vêtements richement décorés qu’il portait étaient la preuve qu’il faisait partie de la haute société. La coupe de ses habits était simple mais réalisée sur mesure et de fait permettait une exceptionnelle liberté de mouvement. Des liserés de fils d’or couraient tout au long des coutures et un éclat rouge ambré émanait des tissus. Mais plus que tout ceci, c’était l’emblème qu’il arborait à la poitrine qui trahissait ses origines. Une épée, témoignage du courage des braves, une hache, synonyme de force brute, une flèche, illustrant la perspicacité par la perfection de sa trajectoire, et un bâton de mage, porteur de la sagesse et de la connaissance du monde. Tous les quatre s’entrecroisaient et formaient ainsi une étoile à huit branches. En son centre, un ruban bleu liait chacune des armes et était disposé de façon à représenter le symbole de l’infinité. Ce blason qui était cousu sur son cœur se retrouvait également à sa ceinture en tant que boucle d’argent mais aussi sur ses bottes de cuir sous la forme d’une gravure noire. Les manches courtes de sa chemise laissaient apparaître des muscles bien formés garantissant une force indéniable, même si la constitution physique n’avait pas grand-chose à voir avec les véritables performances d’un guerrier. La stature de cet homme n’était pas impressionnante, mais du haut de son mètre soixante-quinze, il inspirait un respect indéniable. Ses cheveux, mélange de mèches rousses et châtains, tombaient sur son front et s’arrêtaient juste au dessus de ses yeux bleus.

Il avait beau se creuser la tête, toutes ses réflexions ne le menaient nulle part. Cela faisait plus de quarante cycles que cette calamité était arrivée et personne ne savait comment s’en débarrasser. Si seulement Thanas était là. Malgré toute la répulsion que lui inspirait ce sombre individu, il était probablement le mieux placé pour les aider dans un moment pareil. Mais cette vermine n’avait pas donné signe de vie depuis que la menace était apparue. Où s’était-il donc caché ? Peut-être était-il mort en cette nuance. Cependant, une telle hypothèse était difficile à envisager. Thanas, mort ! Il avait beau être haï de tous, il restait un membre du Grand Conseil et par conséquent, ses talents n’étaient plus à prouver. Pourtant, ils devaient compter sans son aide. Les aurait-il aidés de toute façon ? Rien n’était moins sûr. Il était réputé pour sa perfidie et son dégoût des autres races. Sans doute se serait-il réjoui de les voir tous paniquer et le supplier de leur venir en aide. Cependant, dans l’état actuel des choses, sa propre espèce était menacée au même titre que les autres.

Cela faisait près d’un quart de luxance qu’il montait les marches de pierre et il en avait bientôt atteint le sommet. Une fois là-haut, il aurait une vue imprenable sur les alentours et sur la ville elle-même. Sa tâche était simple. Il devait rejoindre la vigie et demander au soldat en service de lui faire part de toute anomalie qu’il aurait pu détecter. En vérité, cela n’avait pas de réelle utilité puisque, si tel était le cas, la sentinelle avait pour consigne de tirer immédiatement la corde d’alarme. Le véritable but de sa visite était de montrer sa reconnaissance à cet homme ainsi qu’à tous ceux qui attendaient de prendre le relais dans la pièce commune. Ils se partageaient ce poste d’observation tout au long de la fluance et avaient besoin de ses encouragements pour garder leur motivation intacte. Il ne s’agissait peut-être que d’une poignée d’hommes, mais leur travail, aussi ingrat fût-il, était l’un des plus importants dans les conditions actuelles. Les mots d’un personnage de son rang avaient toujours été d’un extrême réconfort pour les troupes du Grand Conseil. Et c’était bien l’une des seules satisfactions qu’il retirait de son statut. Aider son prochain et lui redonner de l’espoir, voilà ce pourquoi il était fait. Et si son nom pouvait contribuer à cela, tant mieux. Malheureusement, cela n’était valable que dans le cadre de l’armée qui était habituée à le côtoyer. En dehors, depuis l’arrivée de cette calamité, l’influence du Grand Conseil était devenue telle sur Ivalice que les membres de l’assise ainsi que les haut-gradés comme lui souffraient d’une popularité sans pareille. Le peuple plaçait tellement d’illusions en eux qu’ils étaient presque considérés comme des dieux. A peine se montraient-ils en public qu’une foule d’adorateurs se prosternait à leurs pieds, attendant une réponse de leur part, la promesse qu’ils mettraient fin à ce calvaire avant que la mort ne les attrape. Mais la solution, il ne l’avait pas. Ni lui, ni personne d’autre. Il ne pouvait rien faire pour eux, ni pour les rassurer, ni pour les sauver. Et si tous ces gens l’idolâtraient tant, c’était uniquement dû au sang de sa mère qui coulait dans ses veines et au statut privilégié que sa naissance lui avait conféré. Rien de rationnel, rien qui ne justifie qu’on l’admire à ce point. C’est pourquoi il avait décidé d’agir dans l’anonymat. Faire tout son possible pour aider son prochain sans qu’on ne le vénère à chaque instant. Sous le casque obscur qui voilait ses traits, seuls ses actes importaient.

Sa longue ascension tirait à sa fin et il pouvait maintenant voir le ciel au dessus de sa tête. A la teinte vert foncé qu’il arborait, il estima qu’il lui avait fallu quatorze nuances pour monter jusqu’ici et qu’il était bientôt dix lux. Une fois les dernières marches franchies, il aperçut le soldat qu’il était venu voir. Il était debout, accoudé contre le rempart et surveillait l’horizon. Au milieu de la tour se trouvait la scruteuse, normalement sensée s’occuper du travail de vigie, envoyant les images et les sons captés à l’unité d’analyse autonome, plus communément appelée l’U2A. Cette unité était située au sous-sol du bâtiment principal du Grand Conseil, au centre de Rabanastre. Malheureusement, depuis le dernier passage de cette terrifiante entité, tous les systèmes de la ville fonctionnant à l’énergie mystique – autant dire la quasi-totalité des technologies existantes – étaient hors-service et l’U2A ne faisait pas exception. Ils avaient donc dû se résoudre à envoyer des jeunes recrues faire le travail des machines défaillantes. Cela paraissait vraiment archaïque, mais ils n’avaient pas le choix. Toutefois, la barrière de protection magique mise en place avant l’attaque avait permis de limiter les dégâts et très peu d’habitations avaient été détruites par la catastrophe.

- Soldat, au rapport.
L’homme, qui ne l’avait pas encore vu, se redressa instantanément et se tourna, la main gauche sur le cœur et la droite sur la garde de son épée. La posture était plutôt réussie, même s’il s’était pris à deux fois pour placer sa main sur son torse, ce qui trahissait son manque d’expérience. De toute façon, son jeune âge – il devait avoir dans les seize centycles – suffisait à comprendre qu’il n’avait rejoint l’armée que depuis peu. Sûrement s’était-il engagé suite aux récents évènements, comme c’était le cas pour beaucoup d’adolescents ces derniers cycles.
- Oui, général ! fit la recrue d’une voix forte et assurée.
Il n’aimait pas toutes ces formules officielles, mais il devait les employer au risque de déstabiliser le jeune homme qui lui faisait face. Il avait d’ailleurs beaucoup de respect pour lui. S’engager de sa propre initiative, cela montrait un réel courage. Lui n’avait jamais vraiment eu le choix, sa vie était toute tracée. Où était le mérite dans tout cela ?
- Jenova n’a montré aucune preuve de sa présence sur le territoire. Aucun mouvement du côté du mont Nibel, rien à signaler non plus du côté de l’océan. Les cockatrices ne montrent aucun signe d’agitation particulier. Le vent souffle nord-nord-ouest depuis ce matin, aucune odeur ni aucun son suspect n’ont été détectés. Le compte-rendu complet des observations de la fluance est dans la réserve et mon rapport y sera consigné dès la fin de mon service, à onze lux précisément. Le matricule G.1267 prendra le relais.
- Merci soldat, repos.
Le jeune homme relâcha alors ses muscles et retira sa main de son torse.
- Comment t’appelles-tu ?
- Dinard, Général.
- Très bien Dinard, ton rapport était parfait, merci pour ton travail exemplaire.
- Merci, Général.

Général... Le gradé eut un petit sourire en répétant ce mot dans sa tête. C’est bien ce qu’il était, mais si seulement on pouvait l’appeler par son vrai nom. Il avait peu d’espoir que cela arrive avec ce jeune homme, mais il tenta tout de même de rendre les choses moins formelles.
- Tu peux m’appeler par mon prénom tu sais, ton rapport est terminé.
Le soldat cilla à peine, mais il était évident qu’il contenait sa surprise.
- Non, Général, je ne peux pas, Général.
Cette fois-ci, la jeune recrue ne put cacher son étonnement. Devant lui, son supérieur venait d’éclater de rire. Un rire qu’il n’avait pas pu retenir, mais qu’il contrôla rapidement. Conservant un large sourire sur le visage, il reprit la parole.
- Excuse-moi Dinard, je n’ai rien contre toi. C’est juste que... non, laisse tomber. Général, ça me convient.
- Oui, Général.
Toujours amusé par cette tentative de fraternisation qui avait avorté plus rapidement qu’il aurait pu l’imaginer, il rejoignit le rempart et s’appuya sur la pierre blanche d’un créneau. A quelques pas de lui, le soldat reprit son poste, visiblement toujours déstabilisé par ce qu’il venait de lui arriver.

Une légère brise soufflait effectivement vers les montagnes, là où la roche rejoignait la côte pour se précipiter dans les profondeurs de l’océan. "Ce garçon est perspicace" se dit-il, "il a noté tous les points importants sans se perdre dans des détails inutiles. Il est encore jeune, mais il fera un bon second dans quelques centycles. A moins qu’ils ne l’envoient en mission d’ici là. J’espère qu’il ne regrettera pas son choix. Que sa famille ne regrettera pas son choix...". Mais ces derniers temps, la vie était ainsi. Remplie de sacrifice. De nombreux soldats, qu’ils soient expérimentés ou novices, étaient désignés pour rejoindre quelques territoires dévastés et éradiquer les créatures laissées par Jenova après son passage. Et il était de plus en plus courant que les troupes ne reviennent pas.

Comme signalé, les cockatrices étaient calmes tout comme à leur habitude. D’ici, elles n’étaient que de petits points marrons mais il les connaissait bien et il pouvait imaginer leur corps rond comme un ballon se déplacer sur leur larges pattes de poulet. Elles ne possédaient pas vraiment de tête mais un bec et des yeux étaient plantés en plein milieu de leur buste dont la partie inférieure était couvert d’un duvet blanc. Deux petits appendices, étranges pattes de rats parcourues d’épines, agrémentaient les côtés de cette boule presque parfaite recouverte de plumes.

Il se retourna, ne s’attardant pas plus longtemps sur ce troupeau dont la principale occupation était de picorer les quelques malheureux vers qui s’aventuraient trop près de la surface. Face à lui s’étendait la cité, resplendissante sous les éclats mutuels des flux qui emplissaient l’atmosphère. Ces constructions n’avaient pas le charme des anciens monuments de pierre, mais il devait bien reconnaître que les toitures de verres multicolores étaient splendides et reflétaient la puissance qu’Ivalice avait accumulée tout au long de l’histoire. Au centre, le bâtiment principal du Grand Conseil était un joyau inestimable parmi la multitude de pierres précieuses que les autres édifices de la ville constituaient. Construit à partir d’un vieux château fort, rien de l’ancienne bâtisse n’avait été détruit. Au contraire, l’architecture originale avait été conservée et sublimée par une couche de verre mystique qui recouvrait chaque mur. Le myste contenu dans cette parure étincelante semblait glisser sur les façades rustiques comme un voile d’eau aux milles couleurs ignorant les lois de la gravité, contournant les obstacles dans le sens qui lui plaisait. Bien plus qu’un magnifique habit de lumière, cela constituait une armure impénétrable qui rendait le bâtiment imprenable.

Ce spectacle saisissant pour quiconque le découvrait pour la première fois ne retint pas son attention très longtemps et il se concentra un court instant avant de penser au prénom de sa sœur.
- Ata ?
Il n’attendit pas plus de deux fractances avant que la réponse n’atteigne son esprit.
- Oui Lyen. Tout va bien de ton côté ?
Depuis leur plus tendre enfance, elle ne l’avait jamais appelé par son vrai prénom. Elle avait sorti ce nom d’un de ses livres chimériques qu’elle lisait depuis qu’elle avait cinq centycles mais n’avait jamais voulu lui dire lequel. Il ne le savait d’ailleurs toujours pas en cette fluance. A l’époque, il n’avait aucune idée de s’il s’agissait d’un compliment ou d’une raillerie, mais désormais, il ne s’en préoccupait plus. Ce surnom était devenu très affectif et en aucun cas il ne voulait qu’elle change son habitude.
- Oui, tout va bien, aucun signe de Jenova dans la zone nord.
- Pareil pour moi. Rien à signaler dans le secteur sud.
- Très bien. J’espère que la résistance que nous avons opposée lors de la dernière attaque dissuadera Jenova de revenir pendant quelques temps.
- J’espère aussi Lyen. Dis-moi, j’ai entendu dire qu’un chevalier noir a soigné un groupe de mercenaires à la guilde ouest la prima dernière. Tu ne saurais pas qui c’est par hasard ?
questionna-t-elle avec une pointe d’ironie dans sa pensée.
- Moi ? Non, aucune idée. Comment veux-tu que je le sache ? répondit-il avec aplomb.
- Hum. Je ne sais pas, je me disais que tu y étais peut-être pour quelque chose. Mais c’est vrai que tu es comme moi, tu ne supportes pas d’apparaître en public en ce moment.
- N’est-ce pas. En tout cas, quel qu’il soit, il mérite d’être récompensé à la mesure de son talent ! Un chevalier noir guérisseur, on ne voit pas ça toutes les fluances. Ce doit être un grand guerrier !

- Ca va les chevilles ou tu veux que j’en rajoute ?
- Non, ça va, merci,
fit-il en riant ouvertement, ce qui lui valu un regard furtif de la vigie. Je me débrouille pas mal tout seul !
- En tout cas, bravo. Tu as apporté un sacré coup de main aux mages blancs. Ils racontent tout autour d’eux que sans ton intervention, ils n’auraient jamais réussi à guérir tous les blessés à temps. Tout le monde parle du mystérieux sauveur noir en ville !

- Merci Ata, mais tu sais très bien ce que je pense, fit-il, visiblement refroidi par ce qu’il venait d’entendre. Il avait plaisanté sur le fait de glorifier ce personnage, mais c’était bien la dernière chose qu’il souhaitait.
- Oui, je sais, tu ne fais pas ça pour la gloire, patati patata. Mais tu devrais être content, ton nom n’est pas associé à tout ça. Ils t’apprécient pour ce que tu fais, pas pour le reste. C’est bien ce que tu n’arrêtes pas de me dire, non ? Que tu veux être reconnu pour autre chose que pour ton nom.
- Je ne veux pas être reconnu, je veux juste aider. La popularité, je connais, alors merci bien.
- Ecoute, tu ne peux pas reprocher aux gens de t’admirer pour ce que tu fais. Ils ont besoin de ça, de quelqu’un qui leur redonne de l’espoir en l’avenir.
- Oh arrête, on dirait un de tes bouquins sur les héros chimériques ou je ne sais quelle autre bêtise. Je ne suis pas un héros et la réalité n’a rien à voir avec tes histoires invraisemblables.
- Pourtant, ces derniers temps, ça y ressemble de plus en plus. Jenova n’a rien de réel, tu ne trouves pas ?
- Oui, c’est vrai. Il n’empêche que je ne veux pas créer un nouveau personnage idolâtré par tout le monde.
- Peut-être que tu n’as pas le choix. Si tu veux vraiment aider les gens, c’est peut-être la seule solution.


Un court silence s’instaura dans leur conversation télépathique.
- Ecoute Lyen, si tu veux, je viendrai avec toi la prochaine fois.
- Où ça ?
- Ne fais pas l’innocent, je sais que tu vas y retourner.
- C’est vrai, j’y songeais. On ne peut rien te cacher !
- Faux, "tu" ne peux rien me cacher !
- Oui, si tu veux. Mais tu veux vraiment venir ? Tu détestes sortir en ville !
- C’est vrai, tous ces gens qui s’agglutinent pour nous voir, j’ai du mal à le supporter. Mais c’est pareil pour toi, non ? Alors je vais te piquer ta technique. Il faut juste que je trouve quelque chose à me mettre pour qu’on ne me reconnaisse pas et le tour est joué ! Bon, je n’ai pas d’armure comme la tienne dans mon inventaire, mais je devrai quand même pouvoir trouver quelque chose qui fasse l’affaire. Ca fait tellement longtemps que nous n’avons rien fait ensemble, juste tous les deux, en dehors des missions !
- C’est vrai, tu as raison
, concéda-t-il, son moral réconforté par l’entrain de sa sœur. Marché conclu, rendez-vous à douze lux dans ma chambre.
- Cette fluance ?
- Oui, pourquoi attendre !
- Génial ! J’ai hâte d’y être ! J’ai tellement envie de...


A cet instant, une troisième voix se mêla à leur discussion, une voix qu’ils connaissaient très bien mais qui ne les rassura pas tant la panique recouvrait chacun de ses mots.
- Hynn, Atalette ! Alerte dans la zone ouest ! Une présence se rapproche, elle progresse sous l’océan !
Alors que leur frère leur annonçait la nouvelle, ils entendirent une cloche d’alarme retentir, cette fois-ci non à travers leur pensée mais par leurs propres oreilles.
- Galdos, tu es sûr de toi ?
- Oui, quelque chose d’énorme approche. Aucun doute, ce ne peut être que Jenova.

Hynn rompit alors le lien télépathique et fit apparaître une sphère de téléportation dans laquelle il s’engouffra en songeant à sa destination. L’instant d’après, il apparaissait au sommet d’une autre tour, le regard tourné vers l’infinité de l’océan qui s’étendait au-delà des terres de l’ouest. Au loin, une tâche minuscule obscurcissait l’étendue bleue turquoise habituellement si limpide. Mais il savait bien que la créature était encore à des centaines de kilomètres et que très vite, elle grossirait, dépassant de loin la superficie de Rabanastre.

3 commentaires:

  1. Bon, alors vu que Tatin a envie de savoir qui lit son blog pour etre motivé et continuer à écrire, je vais révéler mon identité. Mais d'abord je tiens à dire que ton idée de créer une diversion et de décentrer l'histoire en introduisant des nouveaux personnages afin de créer du suspense a parfaitement marchée. Un peu trop même, vu que maintenant on attend la suite des deux histoires avec impatience.
    Va falloir que tu te mettes au boulot et vite !!
    Bisouxxx de Dublin
    Fred
    PS: Deux aventures brulantes en stand-by c'est inhumain.

    RépondreSupprimer
  2. Excellent chapitre, peut-être le meilleur jusque-là en vérité. C'est long sans être dilué et c'est copieux sans être chiant. Ca se lit avec une remarquable aisance et je n'ai aucune remarque à formuler sur la grammaire ou le style. Une constance pareille sur un texte aussi long est assez exceptionnelle.

    Peut-être que ces nouveaux personnages arrivent un peu tard dans le récit, ou peut-être pas en fait. Ca ne fait que renforcer l'effet de cassure (on s'y serait attendu avant mais plus maintenant).

    Hynn/Lyen est un personnage intéressant par la façon qu'il a de décrire l'importance de ses fonctions qu'il doit uniquement grâce à sa naissance. Toutefois, je n'avais pas fait la remarque avant car elle n'était pas complètement justifiée pour les précédents héros, il ne faudrait pas que tous les personnages sombrent dans un manichéisme borné d'heroïc-fantasy. Hynn est gentil, très gentil, il est altruiste, très altruiste, il est beau, très beau... Bon merde quoi, il doit forcément aimer torturer des petits chats ou quelque chose du genre ! Donc moi j'attends surtout la suite pour savoir quelle profondeur tu vas donner aux héros, soit en révélant de nouveaux aspects (inattendus) de leurs personnalités, soit en les faisant passer du côté gris de la force.


    Une seule remarque au passage :

    "A la teinte verte foncée"
    ==> vérifie la règle d'accord des adjectifs de couleurs lorsqu'ils sont suivis d'une précision de teinte. Dans mon souvenir, ils ne s'accordent pas mais ça fait longtemps que j'ai vu la chose pour la dernière fois donc je te laisse le soin de ressortir le bouquin de Maurice Grévisse, un cador de la grammaire française.

    RépondreSupprimer
  3. Merci pour le compliment, je suis vraiment touché ! Si seulement je pouvais réussir à garder cette constance tout le long des mon récit !!!

    Pour les personnages, je suis loin de les voir comme parfait, ça ne se voit surement pas encore, mais j'ai l'intention de révéler les facettes des personnages au fur et à mesure. Mais il est vrai qu'il faut encore que je creuse leur personnalité qui n'est pas encore complète dans mon esprit, même si bien orientée. Je laisse aussi quelques indices quasi invisibles sur certains détails, mais ça, c'est normal que tu ne les vois pas.

    Pour finir, merci pour la règle de grammaire, j'ai vérifié et je vais donc corriger ça !
    Bye

    RépondreSupprimer